Mémoire, Ville et Estampe - Bernard Demiaux - Galerie du Montparnasse Paris - Septembre 2013
A travers des œuvres récentes Bernard Demiaux revisite le patrimoine artistique, urbain et informatique. Il prend pour thème la mémoire urbaine (à travers les quartiers de Paris), il retravaille ses propres œuvres des années 80 (les « objets plus » salués en leur temps comme une avancée artistique importante par Pierre Restany) ou encore il reprogramme avec les logiciels d'aujourd'hui (avec le langage processing du MIT) un vieil algorithme des débuts de l'art numérique. (lire le texte de Norbert Hillaire)
C'est une manière de prendre le numérique à sa source, aujourd'hui la question essentielle est de savoir ce qui se passe avec le numérique. Ces œuvres prennent le numérique à rebours et témoignent des âges du numérique quand on le (re)travaille à 20 ou 30 ans de distance. Elles sont des objets de mémoire, une mise à distance des ces technologies et de leur croissance exponentielle.
Les estampes numériques présentées dans l'exposition sont tirées en 3 exemplaires de grand format : 100 cm x 100 cm pour "Paris dans ses Quartiers" et 61 cm x 148 cm pour les "Objets plus" et "Fireworks". Elles sont numérotées et signées. L'impression numérique pigmentaire réalisée sans trame en très haute définition pemet un rendu exceptionnel des images programmées.
Les Objets Plus 1989 - 2009
Fireworks 1978 - 2013
Paris dans ses Quartiers - 2012
Les Ateliers
Un petit détour à l'atelier Mourlot qui jouxte pratiquement la galerie. Des techniques d'impression traditionnelles : lithographie... un bain dans le patrimoine de l'estampe et de l'impression, échanges toujours fructueux avec des passionnées du beau travail. Le mur représentant l'oeil de Picasso exécuté par JR me fait penser aux tableaux d'Alain Jacquet avec ses points Ben-Day. La photo numérique est ici traitée avec des moyens spécifiques et imprimée en lithographie en tirages limités. Une autre manière d'imprimer les images numériques, recherche de matière, de vibrations avec les encrages traditionnels. Une piste de collaboration avec les maitres imprimeurs...
Que se passe-t-il avec le Patrimoine quand on le travaille avec les technologies numériques, quelle image nous renvoient elles, quelle part de visible et d'invisible, quelles relations induisent-elles avec ceux qui le regardent. Les ateliers proposent de mettre en regard le Patrimoine avec trois technologies numériques : les cartes électroniques Arduino (utilisées dans les installations interactives) , les logiciels de modélisation avec les imprimantes 3D, et le langage d'animation Processing.
Dans la Galerie les Ateliers numériques ont eu lieu les après-midis de 15h à 18h, ces ateliers sont coanimés avec un expert :
les 23 et 24 septembre : avec Thomas Meghe du LabFab de Rennes pour Arduino,
les 25 et 26 septembre : avec Samuel N.Bernier du Fabshop pour modélisation et imprimantes 3D
les 27 et 28 septembre : avec Mark Webster du Free Art Bureau pour animation Processing
Les 27 et 28 septembre en fin de journée des échanges en petits groupes ont permis de s'interroger sur les apports des technologies numériques à la valorisation au sens large du Patrimoine à travers des réflexions théoriques et la présentation d'expérimentations de terrain avec Vincent Puig : Directeur Exécutif de l'IRI (Institut de Recherche et d'Innovation du Centre Pompidou), Arnaud Druelle : Chargé d'animation stratégique pour Cap Digital, Perrine Vincent, du Centre des Arts d'Enghien les Bains qui a parlé du patrimoine visible et invisible d'Enghien à partir d'applications mobiles et Nicolas Pannetier de l'Atelier Limo qui a présenté le Web documentaire "Border Bistro".