1989. Objets-plus, défis et présentations
informationnelles (extraits note du 23 janvier 1989 pour le livre "Objets plus et présentations
informationnelles"publié en 1989 aux Editions de la Différence
en collaboration avec Pierre Restany )
a.objets-plus informationnels
L'interrogation de départ est la suivante : qu'est ce qui aujourdh'ui
peut être considéré comme objet-plus au même titre
que les objets-plus de Duchamp (roue de bicyclette), César ( compressions)
et Warhol (report photographique) en leur temps.
Notre époque est marquée par l'utilisation croissante de machines
informationnelles, qui traitent et font circuler de l'information selon des
technologies informatiques.
Les nouveaux objets-plus se situent dans le champ de l'information, et sont
intimes à la technologie informatique (science de l'information)
Les nouveaux objets sont des objets informationnels.
En fait l'action fondatrice est la binarisation de l'information donc
déjà sa modification (suppression des ambivalences...)
Le point significatif est plus la mise en mémoire des informations que
leur communication (cf /époque média de Warhol, Paik)
Le plus informationnel résulte des manifestations du processus de binarisation. Les objets-plus informationnels sont les contenus tels quels des mémoires
des événements.
Presentations informationnelles : Binarisations de Duchamp, César,
Warhol, Paik...computers prints 32 x 64 cm , galerie Beaubourg Paris 1989
b. défis informationnels
Le défi pour l'artiste, est mettre en oeuvre des processus qui affectent
la mémorisation des informations et ses déformations.
L'objet-plus était industriel avec Duchamp et César, puis est
devenu objet-plus communicationnel avec Warhol et Paik, il est aujourd'hui objet-plus
informationnel.
L'artiste travaillera à partir des événements qu'il cherche
dans sa proximité (événements de son histoire, de sa tradition)
et il s'agit pour lui :
1. de présenter la mémoire des événements en tant
que contenu de leur binarisation , l'artiste cherche à présenter
l'imprésentable
2. de dévier , détourner et transformer ces mémoires,
- exploration des déviations à travers des processus de transformation,
- imaginer ce qui se passe dans les mémoires si on en modifie le contenu
par des décalages infimes , et mesurer l'impact sur le sens.
c. présentations informationnelles
Le travail de l'artiste s'appuye sur 4 données de base :
1. montrer l'imprésentable ie. l'état des mémoires
2. montrer gulliver / perte du rapport d'échelle des informations
3. travailler sur des événements caractérisés par
proximité, tradition et histoire
4. montrer la perte de sens, venir à bout des apparences .